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21/05/24
Article et réflexions de Arthur, en apprentissage chez ORINOX depuis septembre 2023 s’est rendu au Salon du Bim World 2024. Merci pour ces contributions !
L’intelligence artificielle a été un sujet central, lors du Salon Bim World 2024 qui se tenait à Paris Expo – Portes de Versailles les 3 et 4 avril, et qui rassemblait les principaux acteurs de la digitalisation de l’industrie.
Le salon a réuni plus de 250 exposants et 107 conférences, avec un focus particulier sur les thèmes du BIM, des jumeaux numériques, de l’intelligence artificielle, et plus largement de la transition numérique du secteur.
Parmi les conférences auxquelles Arthur a assisté, trois sur l’intelligence artificielle ont particulièrement retenu son attention, et l’ont aidé à approfondir sa compréhension de l’impact de l’IA dans notre industrie.
Dans le contexte professionnel, l’IA apporte déjà aujourd’hui beaucoup d’avantages à ceux qui l’utilisent.
Premièrement, l’intégration de l’IA dans la gestion de projets offre des avantages significatifs. En effet, un outil comme Copilot (Microsoft) facilite, entre autres, la rédaction et la diffusion de comptes-rendus, la création de réunions selon les agendas de chacun. L’IA aide aussi dans la gestion de documents, l’analyse d’indicateurs… pour résumer, elle permet de faire gagner un temps précieux sur le plan managérial.
Certaines entreprises de notre secteur ont déjà implémenté l’IA dans leurs processus.
Par exemple, le cabinet d’architecture A26 a configuré un agent sur chatgpt, avec les bases de données nécessaires à la compréhension de leurs langages informatiques et a créé un bot sur Teams capable de répondre aux questions des employés.
A l’échelle d’ORINOX, un tel bot spécialisé dans le PML et AVEVA, capitalisant sur nos bases de données et les questions/réponses déjà traitées par la « OX COMMUNITY » pourrait répondre de manière efficace aux questions de manière autonome.
Grace à l’IA, il est aussi possible avec une maquette 3D, de modifier la texture du rendu, ou encore d’ajouter des décors, du carrelage, ou tout autre élément externe (lumière, bruit, climat…), ce qui représenterait un gain de temps considérable pour les professionnels de la conception et du design.
Ces fonctionnalités vont se développer et devenir de plus en plus performantes, et l’on peut se demander si la pérennité de certains métiers du domaine de l’ingénierie va être compromis par l’essor de l’IA.
Malgré les avancées impressionnantes de l’IA, les intervenants au salon s’accordaient sur le fait qu’elle ne remplacera pas l’humain, mais agira toujours en tant que complément de nos compétences.
Certes, même si l’IA offre un gain de temps considérable, grâce à ses capacités de traitement de tâches répétitives et d’identification d’erreurs, elle ne peut pas (encore ?) reproduire la réflexion, la compréhension et l’intuition humaine.
Il faut donc plutôt la considérer comme étant une technologie extrêmement puissante, à notre disposition, permettant d’explorer divers scénarii et de proposer le plus prometteur.
L’intelligence artificielle est en constante expansion, et certains experts comparent les avancées qu’elle va apporter à celles de l’éclatement de la bulle internet dans les années 2000. De nouveaux modèles plus performants sont créés chaque jour, et il est nécessaire de pouvoir les tester, surtout s’ils mettent en danger une vie humaine ! C’était le sujet d’une des conférences, qui prenait TESLA et ses véhicules à pilotage automatique pour exemple.
Actuellement, selon les normes de la SAE (Society of Automotive Engineers – entreprise spécialisée dans l’ingénierie des véhicules), Tesla est au niveau 2 d’autonomie, ce qui n’assure pas de responsabilité de l’entreprise en cas d’accident. Les conducteurs doivent garder les mains sur le volant, et sont responsables en cas d’accident. Tesla sait pertinemment qu’ils ne sont pas capables d’assurer une sécurité sans faille.
Pour tester un tel système face à l’immensité de facteurs qui doivent être pris en compte, certaines entreprises tentent d’établir des stratégies de tests, mais elles font face à certains problèmes : la quantité astronomique d’informations, pouvant dissimuler plus facilement les défauts ; et la complexité grandissante des systèmes. Certains chercheurs ne comprennent plus comment leur IA fait pour avoir la bonne réponse.
Pourtant, il est important de se rappeler que tout système est différent, et les difficultés rencontrées pour les valider ne doivent pas être un frein au développement et à l’utilisation de nouveaux systèmes qui pourraient sauver des vies.
L’intelligence artificielle se présente comme un outil controversé, offrant une puissance remarquable, mais pouvant causer de graves conséquences en cas de mauvaises utilisation.
La troisième conférence parlait d’une IA qui serait éthique et responsable. Éthique, car le traitement de ce nombre conséquent de données peut entraîner de lourds problèmes d’inégalités et d’atteintes à la vie privée. Et responsable car l’IA ne doit pas menacer les emplois, les humains ni l’environnement.
Ainsi, il est nécessaire d’établir des normes et pratiques à respecter pour ces diverses utilisations.
Certaines réglementations ont vu le jour :
Ces réglementations ne sont pas les seules à avoir été rédigées, pourtant leur nombre reste faible par rapport aux moyens alloués au développement des IA. Il faut donc s’attendre à voir de nombreuses autres certifications dans les prochaines années.
En conclusion, le salon BIM World 2024 et les conférences ont mis en évidence l’importance de l’IA dans l’évolution du secteur industriel et de la conception numérique, tout en réaffirmant l’importance irremplaçable de l’expertise humaine, l’IA n’agissant pas en tant que menace mais en tant qu’un puissant outil d’assistance.
Les discussions ont également mis en évidence les défis liés à l’évaluation de ces systèmes de plus en plus complexes, et les importantes questions éthiques qui accompagnent ces puissants outils.
Le défi sera de faire de l’IA un outil conforme à nos valeurs, car les débordements liés à son utilisation seront bientôt plus accessibles que jamais, et il est nécessaire dès aujourd’hui de sensibiliser entreprises et particuliers à une utilisation juste, éthique et responsable.
IA ACT : LÉGISLATION SUR L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE. European Commission, 21 avril 2021(adoptée le 13 mars 2024)
Unesco : l’éthique de l’intelligence artificielle.UNESCO, 23 novembre 2021
Conférences :
Intervenants : Marc Seifert, Vice-Président UNSFA, Lionel Blancard de Lery, Président de Club Prescrire et IA – Prescrire de l’UNSFA, Damien David, IA Manager, Cabinet d’Architecture A26, Cyriaque Rios, Président, Resolving
Intervenants : Rémi Régnier, Laboratoire National d’Essais, Direction des Essais et de la Certification – Département Evaluation de l’Intelligence Artificielle et de la Cyber Sécurité, Guillaume Perrin ou Dominique Gruyer, Directeur de recherche IFSTTAR – Université Gustave Eiffel, Christophe Bohn, Institut de Recherche Technologique SystemX
Intervenants : Pierre-Alexandre Mouret, Vice-Président de la communauté d’agglomération Paris-Saclay et Maire de Saint-AubinMauna Traikia, Conseillère territoriale développement numérique, CA Plaine Commune Grand Paris et Conseillère déléguée à l’innovation à la Mairie d’Epinay-sur-Seine, Modération : Alain Melka, Directeur Général des Services, Mission Ecoter-France et Territoires Numériques